Cap sur la sécurité alimentaire locale
Comment le commerce équitable s’est transformé en sécurité alimentaire locale
L’idée de sécurité alimentaire locale de Les Aliments Brooks Pepperfire Inc. inc. a germé dans la jungle sauvage de Nassau, aux Bahamas, dans les années 1960, où le jeune Greg Brooks a passé son enfance. Chef de renom, ce Québécois maintenant surnommé le Peppermaster puise dans son bagage gustatif pour créer des produits audacieux.
Sa femme Tina, pour sa part, affiche un tout autre parcours. Enfant, Tina avait des sensibilités alimentaires inexplicables. Lorsqu’elle a rencontré notre héros, elle détestait manger. Ensemble, ils se sont prêtés à des expériences sensorielles, gustatives et aromatiques qui ont transformé Tina en amoureuse de bonne bouffe, défenseure des vrais aliments. Bien qu’ils aient consacré une grande partie de leur aventure commune à bâtir leur entreprise, ils ont fait bien plus qu’engager des cultivateurs et créer des produits alimentaires pour d’autres marques. En effet, ils se sont retroussé les manches pour changer le monde, un piment à la fois.
Notre histoire
En 2004, lorsque Les Aliments Brooks Pepperfire Inc. inc. s’est constituée en société, l’offre de piments cultivés au Québec était pratiquement inexistante. En fait, 98 % de l’approvisionnement en piments, du Jalapeno au Habanero (le plus fort connu à l’époque), venait de l’étranger. Le piment hongrois Hot Wax, le piment banane et le piment d’Espelette étaient les seules variétés connues par les producteurs de la province.
Sauf un homme au marché Jean-Talon. Pendant la saison des récoltes, ce dernier vendait des piments Cherry Bomb, des piments rouges longs et des Habaneros rouges. L’importation était donc inévitable.
À part la création de Les Aliments Brooks Pepperfire Inc., deux projets ont occupé les fondateurs. Le premier consistait à trouver la bonne diète pour Tina pour qu’elle et Greg puissent manger autre chose que du pain de blé entier, des légumes surgelés et du poulet sans peau (un vrai « régime d’hôpital »), tandis que le second impliquait d’inciter les cultivateurs à produire différents piments pour l’entreprise, afin qu’ils puissent mûrir sur le plant.
Nos deux entrepreneurs ont commencé par chercher des piments équitables. Dotés d’un mandat de TransFair Canada (maintenant Fairtrade Canada), ils ont réussi à développer un marché équitable pour les piments chili, lesquels sont désormais commercialisés sous différentes marques au Canada. Ils ont collaboré directement avec les producteurs de piments pour veiller à ce que les fruits mûrissent à même le plant et soient expédiés immédiatement après la récolte. Cela leur permettait par ailleurs de s’assurer que leurs produits Peppermaster étaient faits à partir de piments naturels d’une fraîcheur et d’une maturité remarquables.
Au fil des ans et de leur collaboration avec de plus en plus de cultivateurs, ils ont découvert que ce n’était pas les aliments en soi qui affectaient Tina, mais plutôt les produits desquels ils étaient arrosés. Chapeautant un nombre croissant de cultivateurs, Greg et Tina ont compris qu’ils avaient une responsabilité envers la Terre et que c’était leur rôle de veiller à ce que leurs partenaires limitent leur utilisation de produits chimiques au strict minimum. Ils ont également appris que de nombreuses substances chimiques utilisées en agriculture conventionnelle étaient en réalité très toxiques, non seulement pour Tina, mais aussi pour le sol, l’eau et la planète entière.
Plus récemment, Greg et Tina se sont associés à des cultivateurs biologiques et à des producteurs alimentaires locaux afin de mettre en place un carrefour alimentaire qui offrira non seulement aux producteurs locaux des débouchés pour préparer et vendre légalement leurs produits, mais qui favorisera aussi un cycle intégré. Ainsi, à la fin d’une journée au marché, les producteurs n’auront plus besoin de jeter leurs surplus, puisqu’ils auront la possibilité de les prétransformer pour qu’ils servent à l’industrie ou qu’ils soient revalorisés en produit à valeur ajoutée.
La simple mise en œuvre d’un carrefour local de liaison alimentaire permettrait, à tout le moins, d’approvisionner les banques alimentaires, les restaurants et les commerces locaux, mais également de renforcer la sécurité alimentaire du Canada, alors que près de 80 % de notre nourriture biologique est importée.
L’effet de la COVID-19
En 2020, la pandémie a touché l’industrie alimentaire canadienne de deux façons. Les consommateurs ont pris conscience de l’importance de la sécurité alimentaire locale. Les chaînes alimentaires internationales ont été ébranlées, les consommateurs ont fait des provisions et l’industrie est partie à la chasse aux produits locaux. Au même moment, Tina terminait de rédiger son livre blanc dans le but de convaincre les clients de l’entreprise, actuels et futurs, de se tourner sans tarder vers des ingrédients locaux, biologiques et équitables.
Des études révèlent que 38 % de la demande alimentaire au Canada concerne des aliments biologiques. Pourtant, seulement 2,2 % des cultures sont biologiques au pays. Ainsi, beaucoup de produits biologiques, vendus à prix fort, proviennent de l’extérieur, ce qui n’améliore en rien notre sécurité alimentaire.
The conclusion of that white paper turned into a petition (currently open for signature) to the Federal Government, asking that they commit to converting all Canadian agricultural purchases to meet Organic standards in order to fulfill both the food standards Tina would like to be able to enjoy, but also to meet Canada's commitment to the Paris Accord.
Les aliments Brooks Pepperfire Inc. et la marque Peppermaster s’engagent à faire avancer le mouvement de commerce équitable lent, afin qu’il devienne la règle plutôt que l’exception en ce qui a trait à l’offre alimentaire accessible aux Canadiens, ce qui garantit la sécurité alimentaire locale.